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Année
1971
Marque
Porsche
Modèle
911
Version
2.3L ST Le Mans
Année | 1971
Marque | Porsche
Modèle | 911
Version | 2.3L ST Le Mans
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Lot n°4
Porsche 911 2.3L ST Le Mans

CHÂSSIS N° 9111301270
PRODUCTION N° 1013973
MOTEUR N° 911/21-6318011
VOITURE DE COMPÉTITION
SANS TITRE DE CIRCULATION
CERTIFICAT DE VENTE JUDICIAIRE POUR REIMMATRICULATION 

Un exemplaire rarissime prêt à courir

Rarissime 911 version 2.3 ST Compétition Le Mans avec moteur « prototype »
12e aux 24 Heures du Mans 1971 avec l’équipage Vestey/Bonb
2e du championnat de France de la Montagne 1974 en catégorie Groupe 4
Voiture intégralement restaurée aux spécifications d’origine
Historique complet retracé par Jürgen Barth et voiture prête à courir
Exposée au musée des 24 Heures du Mans en 2018/1019

Estimation : 500 000 €/1 000 000 €

La Porsche 911 est homologuée en catégorie Grand Tourisme à peine quelques mois après sa mise en production, dès le 1er janvier 1965. Immédiatement, la voiture qui est alors dotée du célèbre 6 cylindres à plat refroidi par air dans sa version initiale de 2.0L de cylindrée, remporte une série de victoires, principalement en épreuves d’endurance et en rallyes.

Ce potentiel sportif avéré pousse la marque à développer une petite série de voitures de compétition, type 911 R, à la fin de l’année 1967. Pour autant, ce modèle reste en retrait, car ce sont surtout des voitures de série ou légèrement modifiées qui continuent à prendre part aux courses et aux rallyes. Les 911 T et L (puis E), de respectivement 110 et 130 chevaux homologuées en catégorie Tourisme, ainsi que la version S de 160 chevaux homologuée en Grand Tourisme, rencontrent effectivement un succès impressionnant en compétitions entre 1968 et 1970. Ce d’autant plus que l’évolution à la hausse de la cylindrée de la 911 au cours de ces années, permet une augmentation de la puissance, bénéfique aux performances et à la carrière sportive du fer de lance de la marque.

À partir de 1970, c’est ainsi majoritairement la Porsche 911 2.2L S que l’usine engage en courses et en rallyes, mais contrairement à ce qui s’était fait jusque-là, sous une forme largement modifiée par rapport au modèle de série. Cette nouvelle version de course la 911 2.2L S, baptisée de son nom de code interne « ST » présente des caractéristiques très spécifiques, traduisant clairement la volonté de Porsche d’en faire une voiture exclusivement dédiée à la compétition.

En savoir plus

Il en existe deux variantes : la 911 2.2L ST destinée au rallye et la 911 2.3L ST réservée aux courses sur circuit. Dans les deux cas, la carrosserie d’une 911 ST est très allégée, à la fois par l’emploi d’une peinture la plus mince possible et par l’emploi de tôles plus fines en ce qui concerne le pavillon de toit et toute la partie arrière de l’habitacle. Celui-ci est aussi simplifié au maximum par la suppression du réglage des sièges, des points d’encrage des ceintures de sécurité, des conduites de chauffage, du cendrier, du couvercle de boîte à gants, du pare-soleil passager, de la grille de tunnel central, ainsi que des ouvertures des capots, qui dépourvus de serrures s’ouvrent directement par l’extérieur. Les pare-chocs dépourvus de baguette de protection et les portes de baguette décoratives sont également plus dépouillés. Les caches de phares anti-brouillard, les insignes et le clapet de trappe à essence sont aussi supprimés.

Les clients souhaitant aller plus loin dans la réduction drastique du poids de la voiture peuvent en outre, opter pour des éléments en composite pour ce qui des capots avant et des pare-chocs, ainsi que pour l’élargissement des ailes avant, en plus de choisir des portes en aluminium et des vitrages (pare-brise mis à part) en plexiglas. Un programme d’accessoires est également disponible pour faire de la 911 ST, en tant que véhicule de « compétition-client », une voiture adaptée en fonction de l’usage qui lui est réservé. En ce sens il est par exemple possible d’ajouter à la 911 ST une ventilation ou un arceau de sécurité en aluminium et des harnais de sécurité, ou bien encore des élargisseurs d’ailes en acier.

La dotation de la 911 ST est par ailleurs spécifique avec une barre anti-rapprochement entre les deux ailes avant pour rigidifier la voiture et un réservoir d’essence spécial. Pour le reste, cette dotation diffère entre la version Rallye et la version Course, notamment en ce qui concerne la mécanique.

La 911 ST Rallye hérite du moteur de la 911 2.2L S de série en l’état, soit le 2 195 cm3 de 180 chevaux à 6 500 tr/min ; alors que la 911 ST Course/Compétition se voit octroyer une déclinaison légèrement réalésée à 2 247 cm3 et au taux de compression revu, qui développe 240 chevaux à 7 800 tr/min. Ce dernier moteur, qualifié de « 2.3L » pour mieux le différencier de son homologue, est constitué d’un carter en magnésium, de culasses et de cylindres en aluminium, ainsi que d’un vilebrequin en acier forgé à huit paliers et de bielles elles aussi en acier, dont la lubrification s’effectue par carter sec. L’injection mécanique de ce moteur à double allumage est assurée par une pompe Bosch à 6 pistons.

Quant à la transmission, elle est confiée à une boîte de vitesse à 5 rapports équipée d’un différentiel autobloquant et à un embrayage monodisque à sec renforcé. Les trains roulants, bien que proches de la voiture de série, sont également modifiés sur la 911 ST, avec des jantes de 6 ou 7 pouces de large pour la Rallye et de 7 ou 9 pouces pour la version Course. Sur la 911 2.3L ST, à l’avant la barre de torsion est identique mais les réglages sont différents, tandis qu’à l’arrière les barres de torsion et le stabilisateur sont renforcés. De plus les amortisseurs sont des Koni, les étriers de frein sont en aluminium et les moyeux de roues arrières ont des goujons plus longs.

Afin de rester toujours au sommet de la compétitivité, mais dans les limites de la règlementation sportive, la 911 ST évolue en 911 2.5L ST en 1972 sans autre modification majeure que cette évolution de cylindrée consécutive à celle du modèle de base (911 2.4L S).

Ainsi conçue la 911 ST est bien née et s’illustre dans de nombreuses épreuves internationales entre 1970 et 1973, remportant notamment la victoire de sa classe GT aux 24 Heures du Mans 1972 en arrivant 13e au général. En 1973 elle est remplacée par l’iconique Carrera RS et la très exclusive RSR, auxquelles elle ouvre la voie, en justifiant par son succès la pertinence de la stratégie de Porsche dans la catégorie GT. La 911 ST constitue dès lors une étape indispensable du processus de développement de Porsche pour gagner sur tous les terrains, que ce soit en classe Prototypes ou GT et Rallye en l’occurrence. La ST, en tant que véhicule plus facilement appropriable pour un amateur qu’un prototype de course, a également été une incarnation de l’image sportive de la marque, de nature à favoriser les ventes de 911 de route et donc le rayonnement de Porsche.

C’est donc là encore un morceau de l’histoire de constructeur que nous vous proposons et particulièrement rare, puisque la 911 ST a été produite à seulement une cinquantaine d’exemplaires toutes versions confondues. La 911 ST de l’exceptionnelle collection de Porsche de compétition présentée aux enchères dans le cadre de cette vente est un exemplaire de la version dite de course : 2.3L ST.

Il s’agit de la voiture numéro de châssis 9111301270, fabriquée puis préparée par le département Porsche compétition en 1971. D’après un rapport de Jürgen Barth (éminent spécialiste Porsche et notamment de la 911 ST compte tenu de ses états de service) dans le registre de production de la marque, elle est référencée sous le numéro de production 1013973, associé au numéro moteur 6318011 et de boîte de vitesses 7319411, comme étant une version course, équipée d’un arceau de sécurité et de couleur verte « Irish Green », qui a été délivrée directement au client final le 1er mai 1971.

Le premier propriétaire de la voiture ne serait autre que le gentleman driver britannique bien connu Paul Vestey. Celui-ci, après avoir couru sur les plus belles voitures de compétition, telles que Jaguar type-E, Ferrari 275 GTB/C, 250 LM et 275 LM ou Ford GT 40, ou encore Porsche 910, durant les années 1960 et au début des années 1970, face à des légendes des circuits comme Jacky Ickx ou Derek Bell, s’est retiré des circuits et s’est composé une fabuleuse collection, au sein de laquelle ne figure rien de moins qu’une Ferrari 250 GTO !

À peine un mois après sa livraison, la 911 2.3L ST #1270 est engagée aux 24 Heures du Mans 1971, par l’écurie Paul Watson Race Organisation, avec à son volant l’équipage Paul Vestey et Richard Bond, sous le numéro de course 44.

Face à des voitures bien plus puissantes, la voiture réussit l’exploit de terminer l’épreuve en se plaçant 12e au classement général et 6e de sa classe GTS (Grand Tourisme Special) de 2 001 cm3 à 2 500 cm3. Avec une vitesse moyenne de 160,407 km/h sur 24 heures, elle parvient par la même occasion à être 10e à l’indice de performance et 12e au rendement énergétique, signant ainsi une performance plus qu’honorable.

Ala suite de cette participation à cette épreuve mythique, en 1972 la voiture passe entre les mains de Dominique Thiry, vainqueur du Tour Auto 1971, avant qu’un autre alsacien, le pilote Hugues Kirschoffer, qui courre plus tard sur RSR pour l’écurie Meznarie, la lui rachète en 1973. Celui-ci la revend en 1974 à Valentin Bertapelle (un alsacien toujours), lequel au terme de sa saison de courses avec l’écurie Alsace se classe 2e du Championnat de France de la Montagne 1974, en catégorie Groupe 4 avec la voiture, puis la cède à son tour.

En 1975 la 911 2.3L ST #1270 est ainsi rachetée par le pilote puis expert d’assurances vosgien Bertrand Pierrat. Ce dernier, un temps sponsorisé par Christine Laure, engage notamment la voiture au Tour de France 1977, sous le numéro 152, mais est contraint à l’abandon, puis participe à de multiples courses jusqu’en 1981. Ensuite, la voiture connait différents propriétaires français (5) entre l’ouest, le sud et le nord de la France, avant d’atterrir dans le Pas-de-Calais au début des années 2 000 et jusqu’en 2011, lorsqu’un collectionneur monégasque la rachète. Ce dernier, féru de Porsche de compétition, fait procéder à la restauration intégrale de la voiture durant plusieurs années et une fois celle-ci terminée, prend part au Tour Auto 2017, sous le numéro 278, après avoir obtenu un PTH (dont la demande est présente au dossier).

C’est auprès de cet amateur reconnu que le propriétaire actuel fait l’acquisition de la 911 2.3L ST #1270 en 2018, alors que la voiture est ainsi déjà parfaitement restaurée. L’état de la voiture avant la rénovation et l’ampleur des travaux effectués sont matérialisés par un album photo joint au dossier, qui permet de voir la nature des opérations menées dans le cadre de cette restauration d’envergure. La caisse a été entièrement mise à nu, décapée, sablée, apprêtée puis repeinte. L’intérieur a été refait tout en conservant certains éléments d’origine. La mécanique a été complètement remise à neuf, etc.

À l’issue de cette remise en état intégrale, la voiture est dans sa configuration d’usine, correspondante à celle qui était la sienne lors des 24 Heures de Mans 1971.

La carrosserie, dont les ailes, le capot avant et les pare-chocs sont en fibres, alors que les ailes arrières sont en acier et que le capot arrière est en aluminium tout comme les portes, a retrouvé sa teinte verte d’origine et les décorations d’époque de sa course mancelle. Le moteur, qui porte le numéro 6318011 conforme à celui d’usine est de type 911/21. Il s’agit d’un moteur rare, d’une cylindrée particulière de 2 380 cm3, que l’on retrouve qualifié de « prototype » dans certains ouvrages. Ce type de moteur a manifestement équipé les 911 2.3L ST Compétition pour la saison de courses 1971, avant le passage à la 911 2.5L ST, qui bénéficie du moteur de la 911 2.4L S de 2 341 cm3 dans une version réalésée à 2 492 cm3. Cette singularité technique renforce donc l’intérêt de cette 911 2.3L ST #1270 déjà très exclusive. Le numéro de boîte de vitesses n’est quant à lui plus lisible. Pour autant celle-ci correspond bien à une boîte de type 901 conforme à la monte d’origine. La voiture est toujours équipée de feux longue-portée, d’attaches de capots en caoutchouc, ainsi que de superbes jantes Minilite de 15 pouces en aluminium ou du centre de volant « Hockey puck », conformément à sa dotation d’époque et preuve que la restauration a été menée avec un réel souci du détail.

Aujourd’hui, cette 911 2.3L ST affichant moins de 92 150 km au compteur se présente dans un état extrêmement enviable, qui atteste de la qualité du travail réalisé dans le cadre de la réfection complète de la voiture il y a maintenant une dizaine d’années. C’est d’ailleurs en partie sans doute, outre son histoire, ce qui explique qu’elle fut sélectionnée pour participer à la rétrospective intitulée « Porsche at Le Mans », à propos de l’épopée de Porsche sur le mythique circuit sarthois, organisée au musée des 24 Heures du Mans par l’Automobile Club de l’Ouest (ACO) et le Porsche Museum Stuttgart, afin de célébrer les 70 ans de la marque allemande en 2018. À ce titre la 911 2.3L ST #1270 fut donc exposée plusieurs mois au musée des 24 Heures entre 2018 et 2019. Cette mise en avant constitue une reconnaissance de l’importance de ce modèle dans la légende de Porsche en compétition, client notamment, ainsi que de l’intérêt de cette série spéciale confidentielle et à fortiori de cet exemplairerarissime de par ses caractéristiques. Celui-ci, aussi beau et intéressant que performant s’adresse aux plus fins connaisseurs, compétiteurs ou non, tel un talisman de toutes les vertus de la reine 911.

Archives

N°1 & 2 Le Mans 1971
N°3 & 4 Tour de France 1977

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